La flore du Massif Central
Le Massif Central est un massif qui s’étend sur près de 85 000 km², qui présente une multitude de climats, de paysages et de profils géologiques, des facteurs qui en font un berceau varié de flore et de biodiversité. Les espèces végétales rencontrées dans le massif sont donc différentes en fonction de leur emplacement géographique : L’Est du massif, par exemple, est une zone beaucoup plus sèche que la partie Ouest, toutes deux différentes de la partie Sud, marquée par un climat plutôt méditerranéen.
D’autres facteurs entrent en jeu dans cette variété : l’altitude, les différents substrats ou la composition géologique influent sur la composition végétale, tout comme l’exposition solaire. Celle-ci diffère en fonction du versant : s’il est tourné vers le nord (l’ubac), l’exposition sera moins longue et la zone sera plus froide, alors qu’elle sera maximale s’il est tourné vers le sud (l’adret). Quant à la composition géologique, elle désigne la structure du sol : s’il est acide, comme l’est le granit, il n’accueillera pas les mêmes végétaux que s’il est basique, comme le sont les sols à base de basalte ou de calcaire.
L’altitude moyenne du Massif Central est relativement peu élevée, en comparaison avec d’autres massifs français. On y observe pourtant un étagement net, c’est-à-dire une disposition végétale caractéristique en fonction de l’altitude et du climat. Ces étages sont au nombre de quatre dans le Massif Central : l’étage de plaine, l’étage collinéen, l’étage montagnard et l’étage subalpin.
L’étage de plaine
On désigne étage de plaine le niveau situé en-dessous de 500 mètres d’altitude. Dans les Cévennes, on l’appelle étage méditerranéen et il comprend notamment la garrigue du Languedoc. On le retrouve principalement en Limagne et dans les bassins de Montbrison et de Roanne. L’étage de plaine n’est pas le plus caractéristique du Massif Central, qui est plutôt un massif de hauts plateaux. Les étages de plaines sont plutôt secs et peu sujets aux précipitations : la Limagne d’Issoire, avec moins de 500 millimètres annuels de pluie, compte parmi les endroits les moins arrosés de France. Leur accessibilité géographique fait aussi de ces plaines des zones très densément cultivées : on y trouve peu de nature sauvage.
Sur les adrets des étages de plaine, et notamment sur les versants des volcans, se développe une flore plutôt méridionale, soumise à un climat semi-continental où alternent étés chauds et hivers froids. On y trouve des plantes méditerranéennes, comme le liseron rayé, le chêne vert et la luzerne de Montpellier. Dans les étages de plaines plus au nord, se développent des végétaux tels que le coquelicot, le trèfle des prés, le chèvrefeuille étrusque et le chêne pubescent.
L’étage collinéen
L’étage collinéen démarre à 500 mètres d’altitude, juste après l’étage de plaine, et s’achève aux alentours de 900 mètres, à part au nord-ouest du Massif Central où cette limite est un peu plus basse. On y retrouve plus de forêts que sur l’étage de plaine, notamment beaucoup de variétés de chênes et de pins, conséquences des campagnes de reboisements massifs qui ont eu lieu au XXe siècle dans des régions comme le Limousin afin de lutter contre l’érosion.
On retrouve dans cet étage collinéen certaines plantes rares, notamment certaines d’origine atlantique et continentale sur la planèze de Saint-Flour (un plateau de basalte volcanique), ainsi que d’origine orientale dans le bassin du Puy-en-Velay. Enfin, cet étage abrite quelques plantes endémiques du Massif Central, notamment l’Œillet du Granite, qui pousse dans les Cévennes et le Vivarais.
L’étage montagnard
L’étage montagnard se situe entre 900 et 1 500 mètres d’altitude. On y distingue trois grandes zones : la forêt, les espaces ouverts et les zones humides. La forêt se caractérise par sa population dominée par les hêtres, surtout à l’ouest du Massif. Les arbres ne dépassent généralement pas les 6 mètres de hauteur, car les vents soufflent fortement. Sur certaines zones, on retrouve aussi des pins et des sapins. La biodiversité florale varie en fonction de la nature du sol (roche basique ou acide), et c’est à cet étage qu’elle est la plus riche : on y trouve perce-neiges, cardamines et séneçons.
Viennent ensuite les espaces ouverts, qui sont tous d’origine anthropique et se répartissent en trois catégories : les pâturages volcaniques, où la biodiversité est très riche et variée, les landes ou pelouses granitiques et schisteux, et les prés de fauche. S’y développent églantiers, aubépines et noisetiers. Enfin, l’étage montagnard abrite les zones humides, qui regroupent tourbières, friches humides (aussi appelées mégaphorbiaies) et bords de cours d’eau.
L’étage subalpin
On retrouve l’étage subalpin au-delà de 1 500 mètres d’altitude : le point culminant du Massif Central se trouvant à 1 885 mètres, cet étage occupe donc peu d’espace. On y trouve principalement des landes et des pelouses subalpines ; ce genre de végétation est dû aux vents violents et au climat froid qui y règnent. Les graminées et les arbustes sont majoritaires (myrtilles, airelles et genêts), mais on note aussi la présence de quelques espèces endémiques, notamment la jasione naine, une herbacée, la Biscutelle d’Auvergne, et la saxifrage de Lamotte, également appelée perce-pierre.