Les montagnes du Massif Central
Entre massifs, cols et sommets, la montagne du Massif Central commence à partir de 900 mètres d’altitude avec l’étage montagnard et se répartit entre forêts, espaces ouverts et zones humides, et continue à partir de 1 500 mètres avec l’étage subalpin. C’est à partir de cette hauteur que commence la réelle diversité florale du massif et que l’écosystème est le plus varié. Les espèces rencontrées sont différentes selon la nature du sol.
S’il est plutôt basique, c’est-à-dire basaltique, on y trouvera des espèces calcicoles, c’est-à-dire une plante qui ne s’épanouit que sur les sols riches en calcium, comme le perce-neige, la cardamine ou le séneçon, ainsi que des espèces calcifuges, des plantes qui évitent les terrains calcaires. Ce paradoxe s’explique par la neutralité du basalte, qui contient peu de calcium à l’air libre. A l’inverse, les espèces calcicoles seront absentes d’un sol acide, c’est-à-dire granitique ; on y rencontrera plutôt des espèces acidophiles, qui ne supportent que les sols à faible pH. Parmi elles, on compte le séneçon de Fuchs, la prénanthe pourpre et divers mélampyres. Certaines espèces poussent indifféremment dans les deux types de sols, notamment les parisettes, les aspérules odorantes, les calaments à grandes fleurs ou les scilles.
Le pin dans le Massif Central
Au niveau arboricole, le Massif Central compte de nombreux hêtres, qui couvrent plus de la moitié ouest de la zone et sont reconnaissables à leur cortège floristique caractéristique. Les bois de hêtres, très sombres, empêchent en effet le développement de nombreuses espèces végétales. Les sapins sont également nombreux et prennent l’avantage sur les hêtres dans certaines aires froides et humides du Massif, par exemple dans les Monts du Cantal. Le pin, lui, se retrouve plutôt à l’est du Massif Central, en particulier dans le département de la Haute-Loire, qui présente un climat plus sec et plus propice au développement du pin, notamment sylvestre. Les bois de pins sont plus clairs que ceux de hêtres et permettent le développement d’espèces végétales plus nombreuses, notamment des mousses et des arbustes comme le genévrier commun.
Le pin est une espèce résistante ; s’il aime le soleil, il peut aussi résister à des épisodes de sécheresse, et la forme rabougrie et courbée qu’il prend lorsque le vent est trop fort leur confère une résistance supplémentaire. Il peut donc s’épanouir dans des climats peu favorables ; il résiste notamment au froid, et peut pousser sur des sols pauvres et acides. La vitesse de croissance des pins est inversement proportionnelle à leur longévité. Les pins sont munis d’un écosystème pilifère qui consiste en de petits poils en forme de tubes qui mesurent une dizaine de millimètres de long et qui captent eau, nourriture et sels minéraux. Ils aident aussi à compenser la transpiration de l’arbre en captant de l’eau aux alentours et participent à la relation de symbiose avec certaines bactéries fixatrices d’azote.
Les menaces écologiques
La forêt coniférine tempérée, dont les forêts de pins font partie, forment actuellement le plus grand biome terrestre, c’est-à-dire le plus grand ensemble d’écosystèmes dans une zone géographique, nommé à partir de sa végétation. Les forêts de montagne se répartissent entre étage inférieur et étage supérieur ; les étages inférieurs des forêts de pins comportent une grande population de plantes vivaces et d’arbrisseaux, ce qui les expose fortement aux feux de forêts. D’autres menaces pèsent sur les pins, et plus largement sur les forêts du Massif Central, notamment la pollution atmosphérique : les émissions de gaz à effet de serre ont en effet dépassé les capacités d’absorption des arbres. De plus, de nombreux parasites, tels que les nématodes, de petits vers translucides de moins d’un millimètre de long, ou certains papillons de nuit, menacent la survie de populations entières d’arbres.