Les landes du Massif Central
Les landes du Massif Central font partie des espaces ouverts qui englobent aussi les pâturages de montagnes volcaniques et les prés de fauche. Ces landes sont toutes d’origine anthropique ; elles sont aussi appelées pelouses des sols schisteux ou granitiques et elles forment des zones de transition entre forêts et pâturages. Elles forment un habitat naturel de zones tempérées qui se caractérise par des sols acides, au pH faible, pauvres en nutriments et une végétation basse et peu diverse, peuplée d’espèces dites landicoles. Celles-ci doivent en effet pouvoir pousser sur des sols riches en aluminium, une substance toxique pour de nombreuses plantes et causée par le manque de phosphore et d’azote.
On trouve ainsi, dans les landes, de nombreuses bruyères et des ajoncs, ce qui a donné à la matière organique qui recouvre le sol le nom de « terre de bruyère ». Les landes claires, les landes fermées et les landes boisées sont ainsi appelées en fonction du pourcentage de leurs ligneux bas et haut. Dans le Massif Central, on distingue plusieurs sous-catégories de landes, notamment les landes à fougères, à myrtilles communes ou à callunes. Mais les deux grandes catégories de landes sont les landes silicicoles (ou mésophiles) et les landes calcicoles. Les landes silicicoles se retrouvent sur les régions littorales ; le Massif Central renferme les landes calcicoles, qui se compose de pelouses au sol calcaire. Lorsque l’eau entre en contact avec le sol, elle pénètre rapidement la roche, qui est très perméable et ne retient pas bien l’eau pour alimenter les espèces végétales.
La biodiversité des landes
Les landes, qu’elles soient de sol granitique ou schisteux, sont peu intéressantes d’un point de vue agronomique, mais elles sont riches en biodiversité, notamment animale. En effet, en raison des sols acides et pauvres en nutriments, la variété des espèces végétales est assez restreinte. La végétation est plutôt basse et dense, constituée d’ajoncs et de graminées, des plantes de petite taille et couvertes d’épines censées repousser les prédateurs et les indésirables. Les graminées les plus courantes sont les canches flexueuses et les fétuques, mais on retrouve aussi des arbrisseaux comme les églantiers et les aubépines ainsi que des plantes à fleurs (violettes des chiens ou digitales pourpres). Les landes sont aussi couvertes de bruyères, dont la nature dépend de la typologie de lande : dans les landes sèches, on retrouvera la bruyère cendrée, tandis que les landes mésophiles seront couvertes de bruyère ciliée et que les landes humides accueilleront plutôt des bruyères à quatre angles.
La faune est plus variée : en effet, les espèces animales trouvent dans les landes pléthore de nourriture et de nids. On y retrouve des oiseaux, comme des faucons, des chouettes ou des mésanges, ainsi que des oiseaux migrateurs (palombes, bécasses, alouettes) mais aussi des serpents et de nombreux mammifères (cerfs, sangliers, renards, lièvres et hérissons).
Les menaces écologiques pesant sur les landes
Les landes sont généralement protégées et bénéficient de mesures de maintenance adaptées afin d’éviter qu’elles ne soient reboisées pour devenir des forêts, perdant ainsi leur écosystème et donc leur biodiversité propre, mais aussi pour éviter qu’elles ne deviennent des surfaces agricoles ou des terres constructibles. La plantation d’arbres est l’une des menaces pesant sur les landes, des terrains peu productifs dont le reboisement fait peu à peu disparaître la végétation basse, typique de cet écosystème.
D’autres menaces d’origine humaine pèsent sur les landes : en effet, la transformation de landes en prairies, ainsi que le surpâturage, conséquence d’une exploitation agricole trop intense et mal maîtrisée, modifient profondément la biodiversité végétale comme animale des landes. Certaines espèces ont déjà disparu, comme le lapin de Garenne, qui effectuait pourtant l’entretien des landes, ce qui accentue la dégradation des sols.